Pendant sa jeunesse, il fait des retraites tout en se spécialisant dans les études de médecine. Il reçoit les transmissions des plus grands maîtres comme le 2° Kongtrul de Sechen et le 16°Karmapa.
En 1959, des changements politiques le contraignent à quitter le Tibet pour se réfugier en Inde. C’est un long et périlleux voyage. A la tête d'un groupe de plus de trois cent personnes, treize seulement parviennent saines et sauves en Inde. Il arriva même que les fugitifs eurent si faim qu'ils durent bouillir le cuir des sacs et des bottes pour faire de la soupe, et beaucoup parmi eux moururent de faim. Après avoir passé un certain temps dans les camps de réfugiés en Inde et participé à la direction d'une école pour les lamas réincarnés, Akong Rinpoché arriva en Angleterre en 1963.
Au début, il travailla comme aide-infirmier dans un hôpital pour subvenir à ses besoins et à ceux de ses amis. Enfin en 1967, avec Chögyam Trungpa Rinpoché, il fonde Kagyu Samyé Ling en Ecosse, le premier centre bouddhiste tibétain en Occident. Kagyu Samyé Ling est un havre de paix et de spiritualité où l’activité compatissante et libre d’ego personnel tient une grande place. Le Centre est ouvert à tout un chacun, peu importe ses croyances. Depuis sa fondation, il a attiré des visiteurs venus du monde entier.
Aujourd’hui, plusieurs Centres issus de Samyé Ling ont été créés, exerçant plusieurs domaines d’activités. Des centres Kagyu Samyé Dzong existent en Belgique, Espagne, Irlande, Afrique du Sud, au Zimbabwe, Royaume-Uni et dans bien d'autres pays.
Akong Rinpoché est l'auteur de trois livres. Le premier et le plus connu, « Dompter le Tigre », a été traduit en 17 langues. Il a aussi écrit plusieurs articles sur le bouddhisme, la médecine, l'aide humanitaire et la thérapie. Fréquemment sollicité par les médias internationaux, il a donné de nombreuses interviews. Il occupa également de nombreuses positions honoraires dans des organismes universitaires médicaux et participa comme orateur dans des conférences internationales.
Akong Rinpoché a été un moteur dans la transmission et la préservation du bouddhisme. Son travail a profondément influencé l’établissement du bouddhisme tibétain dans la société et la culture occidentale.
Akong Rinpoche est mort dans des circonstances tragiques à Chengdu en Chine le 8 octobre 2013. Il a laissé derrière lui un vaste héritage et des oeuvres que ses disciples s’efforcent de maintenir avec diligence à travers le monde.
L'activité d'Akong Rinpoché se manifeste dans trois principaux domaines:
- spirituel
- thérapeutique
- humanitaire
Le spirituel
Kagyu Samyé Ling: avec son monastère, son centre de retraite et ses autres centres.
Le thérapeutique
Tara Rokpa: L'intérêt de nombreux médecins et thérapeutes occidentaux pour les compétences médicales et thérapeutiques d'Akong Rinpoché a permis le développement d'une méthode thérapeutique dont l’approche est tout à fait neuve. Elle est connue sous le nom de Thérapie Tara Rokpa et est de plus en plus répandue. Les graines de ce processus thérapeutique furent semées durant la période la plus éprouvante de la vie d'Akong Rinpoché. Tout a commencé par une lutte épuisante afin de survivre pendant et après avoir quitté son pays natal. Cet épisode fut suivi par des changements de vie assez brusques: son arrivée en Inde, puis son travail comme aide-infirmier dans un hôpital en Occident. Plus rien ne restait de tout ce qui lui avait été si familier dans son pays natal. Pourtant, c’est à ce moment-là qu’il pût mettre en pratique les méditations et les précieux enseignements que ses maîtres lui avaient transmis. Cela l’aida à grandir et à transformer les circonstances adverses ; ce sont ces difficultés, devenues sources de vertus, qui lui permirent de s'impliquer dans l'assistance aux personnes en souffrance physique et mentale. A partir de 1967, les gens commencèrent à lui demander son aide. Il mit son intelligence, sa compassion et ses remarquables compétences à leur service pour leur montrer comment soulager leurs souffrances. Cette approche très personnelle s'est développée au fil des années jusqu'à devenir aujourd'hui une méthode thérapeutique reconnue en tant que telle.
Une communauté thérapeutique, la « Lothlorien Community », a vu le jour en 1989 ; elle propose une approche particulièrement innovante dans le champ de la santé mentale.
La première formation professionnelle de la thérapie Tara Rokpa, d’une durée de quatre ans, a débuté en 1993. Depuis lors, un certain nombre de thérapeutes ont obtenu leur qualification pour enseigner cette méthode, unique en son genre, développée par Akong Rinpoché. Un travail de préservation de la médecine tibétaine traditionnelle est aussi en cours à Edinburgh, en Ecosse.
L'humanitaire
Rokpa: En 1980, Akong Rinpoché, la comédienne Suisse Lea Wyler et un juriste, le Dr. Veit Wyler, ont fondé «ROKPA International», une organisation d'aide humanitaire qui a pour devise « Aider quiconque a besoin d'aide ». La majeure partie de ses activités se déroule au Népal et dans les régions tibétaines de la Chine, mais aussi en Europe et en Afrique du Sud, où Rokpa met en place des soupes populaires pour nourrir les sans-abris dans les grandes cités.
Akong Rinpoché aurait pu mourir de faim lors de son voyage épuisant avant de se réfugier en Inde. Fort de cette expérience personnelle, il s'est promis d’aider les gens là où la famine pose un véritable problème. Grâce à ses remarquables qualités de courage et de compassion, il a pu mettre en place plus d'une centaine de projets dans la Région Autonome du Tibet et dans les Quatre Provinces. Chaque projet a sa spécificité : une école pour les orphelins, une clinique, un collège de médecine, un projet d’autosuffisance ou un programme pour le maintien de la culture tibétaine et la préservation de l'environnement.
Au Népal, en collaboration avec Lea Wyler, Vice-Présidente de Rokpa International, Akong Rinpoché a mis en place un grand projet pour nourrir les sans-abris pendant les mois d'hiver. Le projet a pris peu à peu de l'ampleur, avec une clinique, un atelier de développement personnel pour les femmes et la construction d'une vaste maison pour accueillir les enfants des rues et les personnes en rupture de société.
Rokpa possède des bureaux dans une vingtaine de pays; une centaine de volontaires sont chargés de récolter des fonds pour plus de 150 projets ROKPA dans les régions tibétaines de Chine, au Népal, au Zimbabwe et en Afrique du Sud.